La candidate socialiste à la mairie d'Orléans, Corinne Leveleux-Teixeira, en est certaine : «Si l'abstention est élevée, Serge Grouard repassera.» Une conjonction qui offrirait à cet UMP, ancien conseiller de Chirac à la mairie de Paris, un troisième mandat consécutif. Pourtant, le retour d'une liste FN et l'usure naturelle de la municipalité sortante devraient jouer en faveur de la gauche. N'était le fonctionnement autodestructeur d'un Parti socialiste local, qui vit depuis plusieurs décennies sur l'opposition entre deux courants : celui des soutiens à Jean-Pierre Sueur, l'ex-maire battu en 2001, puis en 2008 par Serge Grouard, et le camp des rénovateurs qui souhaitent couper le cordon. «Si Corinne gagne, la page se tournera», assure Valérie Corre, unique députée socialiste du Loiret. «A Orléans, je m'aperçois qu'il est difficile de changer non pas de génération, mais de pratiques politiques», précise celle pour qui des cadres et des élus du PS avaient refusé de faire campagne.
Gagnable. Le plus surprenant dans cette nouvelle bataille interne est qu'elle transcende les courants classiques du PS, puisque les deux camps ont tous deux soutenu Martine Aubry à la primaire présidentielle de 2011. La capitale de la région Centre est pourtant gagnable. En 2008, Jean-Pierre Sueur n'avait perdu qu'avec 1 000 voix d'écart, dans une ville sociologiquement fluctuante.
Si Serge Grouard peut s'enorgueillir d'avoir réhabilité l