
La réunion a lieu dans un hangar battu par les vents. Une poignée de Joviniens sont venus se former au compostage de leurs déchets organiques. Anaïs, ambassadrice de tri embauchée par la ville, dispense ses conseils pour plus d'efficacité : «Evitez les branchages, surtout pas de viande ou d'agrumes. En retournant régulièrement votre tas, vous obtiendrez un compost utilisable plus vite, mais il faut quand même compter une à deux années avant de s'en servir.» Au bout d'une heure, les habitants rentrent chez eux, un composteur dans le coffre de la voiture. C'est une affaire : chacun le paiera au tiers de son prix, environ 50 euros, le reste étant pris en charge par la communauté de communes du Jovinien (CCJ).
Dans nombre de petites villes, la collecte et la gestion des ordures dépendent de l'intercommunalité, ici 21 communes regroupant 23 000 habitants, dont les 10 000 de Joigny (Yonne). La CCJ a bien compris l'intérêt de produire moins de déchets - donc d'en traiter moins -, et a mené une politique très active pour alléger le contenu des poubelles locales. Son arme principale ? La prévention des déchets à la source, qu'elle mène sur cinq fronts. D'abord, le compostage. «Cette pratique permet de diminuer de 50 kg par an et par habitant la production de déchets», confirme le président du syndicat de déchets Centre-Yonne, Nicolas Soret, aussi adjoint au maire de Joigny. La CCJ a subventionné 475 composteurs au total, dont 100 en 2013. La mise en place des compost