Elle est inquiète. «Avec Hollande et son air de pingouin qui se dandine, le PS n'a pas une belle image.» Dans l'entrée de son immeuble HLM, Myriam Lecat, retraitée, ancienne documentaliste «en contrat aidé», fan du maire socialiste sortant, dit qu'elle ne sera tranquille que si son favori, Michel-François Delannoy, 50 ans, réussit à écarter le candidat UMP, le député Gérald Darmanin, 31 ans, et le candidat FN, Jean-François Bloc, un ancien sous-préfet de 70 ans venu de Savoie. «Le FN, c'est ça qui me fait peur. Une triangulaire peut faire rafler la mise à l'UMP. C'est la chance de "Darmanneste"», surnom qu'elle donne à Gérald Darmanin en allusion à l'ancien candidat de la droite Christian Vanneste, qui a gagné une visibilité nationale pour ses propos homophobes et qui, à la surprise générale, n'a pas réussi à faire basculer la ville à droite en 2008 ; ce qui aurait du même coup fait tomber la communauté urbaine - présidée par Martine Aubry - à droite. Un peu plus loin, un jeune commerçant se dirige vers la mosquée : «Je ne voterai pas pour le maire. J'ai trois enfants, et un appartement trop petit. Il m'a reçu, il ne s'est rien passé.» Il votera «peut-être UMP».
Dans le métro vers le quartier populaire de La Bourgogne, Cédric, 25 ans, ouvrier chez le fabricant de matelas Jacquart, qui a voté pour Sarkozy en 2012, explique qu'il s'abstiendra, comme 54% des électeurs de Tourcoing en 2008. «Voter, c'est inutile. Mon quartier est d