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Libération
CHRONIQUE «QUELLE HEURE ÉDILE ?» (2)

Des candidats qui connaissent la chanson

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publié le 6 mars 2014 à 21h36

Hier, au nom de la liberté, les poètes montaient lyre en sautoir au front des révolutions. A ceux qui lui reprochaient d'abîmer son art en le mettant au service d'idées politiques, Lamartine répliquait : «Non, sous quelque drapeau que le barde se range / la muse sert sa gloire et non ses passions ! Non, je n'ai pas coupé les ailes de cet ange / pour l'atteler hurlant au char des factions !»

Aujourd'hui, le combat continue, mais sous une forme légèrement différente : ce sont les anciennes stars du hit-parade qui viennent grossir les listes des municipales. Vincent Lagaf, de son vrai nom Vincent Rouil, a été enrôlé à Cavalaire-sur-Mer (Var) dans une liste d'opposition sans étiquette. Dans Var-Matin, l'animateur a expliqué son engagement par son amour d'une région où il vit dix mois par an, ainsi que par une passion pour le scooter des mers. Avant d'animer, cet homme a chanté lui aussi, hélas. Et notamment ceci : «Oh ! Oh ! /Oh qu'il est beau, qu'il est beau, qu'il est beau, qu'il est beau le lavabo /Lavabo qu'il est beau, il est beau le lavabo / Lavabo le lavabo, il est beau, il est beau / Il est beau le lavabo oooh !» On voit sous quel fier drapeau le barde se range.

Un autre qui n'attachera pas sa muse au char des factions, c'est l'ancien chanteur Dominique Jacquin, dont la carrière s'est peu ou prou résumée à un tube, Panique au dancing, dont les paléontologues affirment qu'il resta trois mois dans le Top 50 en 1988. La chose disait, sur un