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Libération
JOIGNY, VILLE EN CAMPAGNE (7/7)

A «Dallas», du soutien scolaire plutôt que des Tasers

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«Libération» raconte les élections municipales depuis cette commune bourguignonne de 10 000 habitants.
Le quartier de la Madeleine à Joigny. (Photo Emmanuel Robert-Espalieu pour Libération)
publié le 10 mars 2014 à 20h56
(mis à jour le 12 mars 2014 à 11h05)
Dans le cadre des municipales, Libé s’est installé à Joigny, petite commune de 10 400 habitants, située dans l’Yonne. Pourquoi Joigny ? Parce que depuis des années, cette ville est victime de la crise et des réformes politiques successives décidées à Paris. Emblématique des villes ravagées par la RGPP, Joigny doit se reconstruire. Comment la campagne municipale adresse-t-elle ces enjeux ? Petite déambulation en sept épisodes dans cette jolie ville d’art et d’histoire.

Trafic de stups devant les écoles, proxénétisme, marchands de sommeil et voitures brûlées. A bien écouter le candidat de droite à la municipalité, François Jacquet, les Joviniens vivent dans l'équivalent bourguignon du Bronx. Son tract dénonce des zones de non-droit et un «très fort sentiment d'insécurité». Il propose de passer de six à neuf les effectifs de la police municipale, de l'équiper de Tasers, de doubler les 11 caméras de vidéosurveillance.

S'il est vrai que les actes délictueux ont augmenté de 26% entre 2011 et 2012, selon la gendarmerie, il s'agit plutôt d'une «délinquance de crise», de cambriolages ou de vols de carburant, les atteintes physiques aux personnes s'étant stabilisées. En décembre, le comité local de surveillance et de prévention de la délinquance a, lui, relevé une «forte baisse» des vols de voitures (-30%), de la délinquance de proximité, cambriolages inclus (-40%) et une hausse des taux d'élucidation (un cas sur deux).

D’où vient toute cette violence fantasmée dans la ville de l’Yonne ? Les regards se tournent vers «Dallas», le surnom donné au quartier de la Madeleine, où vivent 4 000 des 10 700 habitants. On imagine un ghetto, c’est un quartier tranquille, ouvert dans les années 60, bâti sur d’anciennes vignes. Il concentre les infrastructures sportives de la ville (piscine, stade) mais aussi un collège et un lycée. Dans les tours - en majorité des logements sociaux - différentes cultures (bourguignonne, marocaine, turque