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«Ce qui compte, c’est le maire de secteur, c’est moi !»

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Marseille, une élection à la loupedossier
La maire du 8e secteur Samia Ghali, battue à la primaire PS, laboure le terrain et se pose en recours en cas de défaite de Patrick Mennucci.
publié le 10 mars 2014 à 21h16

«Et les Roumains, ils vont sortir ?» A la première maison, cité Saint-Louis, visitée par Samia Ghali candidate socialiste dans ce secteur, la question fuse. La dame veut bien voter pour elle, mais il va falloir virer les Roms installés en contrebas. Samia Ghali répond qu'elle s'en occupe. Elle est pour leur expulsion : «Mettre des pauvres à côté de pauvres, ce n'est pas une solution, dit-elle. On n'est pas obligés ici [dans les quartiers Nord ndlr] de porter toute la misère.» En cette après-midi, avec l'élue socialiste, candidate aux municipales dans les XVe et XVIe arrondissements de Marseille, elles sont trois femmes, la liste électorale en main, à démarcher les inscrits, au porte-à-porte.

Méthodes. Affable, Ghali, pantalon slim, manteau noir et talons hauts, promène son sourire dans le mistral glacial. Ici, c'est pain bénit : la cité est un terrain conquis. «Ce qui compte, c'est le maire de secteur, c'est moi !», répète l'élue. Charmeuse et accrocheuse, la sénatrice ne lâche jamais le morceau : «Vous signez pour mon comité de soutien ?» Et hop, le 06 est noté, «on vous envoie un texto le 23 mars», jour du vote. «Mais pas de minibus, hein !» rigole-t-elle, en référence au convoyage controversé qu'elle avait organisé pour les primaires socialistes.

Les méthodes sont professionnelles : le comité de soutien nourrit une base de données. «On a récupéré des millier