S'il gagne Marseille, Patrick Mennucci (PS) mettra-t-il fin à soixante ans de «cogestion» de la mairie par le syndicat Force ouvrière (FO) ? Il le propose, en tout cas, et ce serait une révolution. «La cogestion, c'est le fond du problème, et c'est énorme», explique le candidat, qui y voit la source de la «désorganisation de la municipalité» : «La moitié du personnel est furieuse car ses talents ne sont jamais reconnus. On a de l'avancement grâce à la carte syndicale.» Pour Mennucci, «on ne changera rien si on ne commence pas par là» : «Il faut de nouvelles méthodes fondées sur l'égalité et l'équité. Personne ne peut dire qu'il n'a pas connu ce système, mais nous devons tourner la page.»
Selon Pierre Gondard (FSU territoriaux), il y a dans la population «une vraie lassitude» : «Le système s'étouffe, redistribue de moins en moins bien. La méthode a asséché la boutique, les cadres sont désimpliqués. Et même ceux qui en profitent sentent que c'est faisandé. Il faut recréer une culture du service public.» La magistrate Laurence Vichnievsky, candidate sur les listes Mennucci, parle d'«exaspération» : «On supporte moins les passe-droits quand on est dans une situation extrême, comme aujourd'hui.» Mais pour l'écolo-centriste, le changement «ne se fera pas en six mois». Plutôt un mandat, voire deux - «Il faut du temps pour remettre en route un enchaînement vertueux.»