Certains apprécient qu'il apporte «un peu d'air frais» dans une campagne qui en manque. D'autres voient juste un «mégalo nombriliste qui se prend pour Obama et Mandela à la fois». Pape Diouf maîtrise la magie ensorcelante de la palabre, même s'il n'a pas toujours l'expression claire. Mais, en se lançant à 62 ans en politique, comment pourra-t-il dépasser son équation personnelle, celle d'un homme qui vient, dans le miroir des urnes, mesurer sa popularité ? Pour l'ex-président de l'OM (2004-2009), la tâche est complexe. «Il faut transformer une notoriété en crédibilité, résume son directeur de campagne, Pierre-Alain Cardona, ex-PS. Il y a un désir de changement chez les Marseillais, à nous de le cristalliser.»
«Père Noël». Ancien postier, journaliste sportif, agent de footballeurs, Diouf la joue pour une fois modeste : «Je n'ai pas la science infuse.» Il reconnaît son inexpérience en politique. «Surtout, ironise-t-il, en matière de clientélisme, corruption, cumul des mandats…» Mais il relativise : «Ce n'est pas parce que j'ai été président de l'OM qu'il ne faut parler que du ballon qui roule.» Il a été choisi comme tête de pont, ou de gondole, d'un projet préparé depuis un an et demi par des militants et «habitants experts» crédibles, venus de la gauche alternative, des écolos, des associations ou de la société civile. Espérant créer un lien entre bobos et cla