Tel Sisyphe, Nicolas Sarkozy se retrouve à nouveau lesté de son boulet judiciaire. C'est pour tenter d'alléger ce fardeau qu'il avait réclamé l'annulation de la saisie de ses agendas dans l'affaire Bettencourt. Mais le moment libérateur tant attendu n'est pas venu. En jugeant, hier, son pourvoi irrecevable (lire pages 10-11), les magistrats maintiennent l'ancien président dans un tunnel judiciaire dont nul ne connaît la longueur… et moins encore l'issue. Pour celui qui rêve d'un retour à l'Elysée en 2017, c'est fâcheux.
Puisque la Cour de cassation a refusé de se prononcer sur le fond, la justice peut continuer à exploiter librement les agendas de l'ex-président. Or, ces précieux documents sont susceptibles d'intéresser plusieurs enquêtes. Ils sont même déjà au cœur de l'affaire Tapie. Les juges parisiens Tournaire, Daïeff et Thépot, chargés de l'information judiciaire pour «escroquerie en bande organisée», disposent d'une copie de 47 pages des agendas, transmises par le juge bordelais Jean-Michel Gentil, chargé de l'affaire Bettencourt. Ils vont pouvoir continuer à enquêter sur le rôle de Nicolas Sarkozy dans l'arbitrage qui a enrichi l'homme d'affaires, et qui a coûté 405 millions d'euros aux contribuables. Ils soupçonnent Tapie d'avoir bénéficié d'un «simulacre d'arbitrage», orchestré au sommet de l'Etat.
Bras droit. La fine fleur de la sarkozie est dans le collimateur. Et les agendas, ainsi que le registre de