Micheline habite à Lillebonne, en Seine-Maritime. Cette veuve de 55 ans fait partie de ces citoyens inscrits malgré eux sur des listes du Front national. Elle raconte comment elle s’est fait abuser.
«Un monsieur s'est présenté à ma porte [Bruno Blondel, le tête de liste FN à Lillebonne, ndlr]. Il m'a dit qu'il était à la recherche de gens pour l'aider "à se faire connaître". Il n' a pas parlé d'élection. Il n'a pas dit qu'il était du Front national.
«Il a tout noté, comme ma date de naissance»
«Il m’a eue en me parlant de ma petite ville de l’Eure dont je suis originaire. Il m’a parlé de mon âge. Il me disait "ah, on a les mêmes centres d’intérêt", tout en me parlant, et il a tout noté, comme ma date de naissance. A la fin, il avait juste besoin d’une signature. C’est quelqu’un de très gentil. A un moment il m’a dit, qu’il pensait à l’avenir à devenir maire. Il ne m’a pas parlé d’être sur une liste. On n'a pas parlé politique. Moi, je n’en parle pas, je ne suis pas de droite, pas de gauche, je ne connais pas.
«J’ai signé en confiance, en disant, si je peux apporter quelque chose ! Ça ne me coûte rien. Je n’ai pas compris ce que je faisais. En partant, sur le pas de la porte, il m’a demandé si j’étais d’une famille politique, il m’a dit à ce moment là qu’il était du FN.
«Je m'en suis rendu compte de tout ça quand un autre parti est venu à ma porte, en me disant, eux, qui ils étaient. Je leur ai dit que j'avais déjà vu quelqu'un et signé un papier. Ils m'ont dit "quel genre de papier ?" Ils m'en ont montré un, un pa