Sacré casting pour des municipales. Dimanche, au marché de Corbeil-Essonnes, on pouvait voir Serge Dassault et Jean-Pierre Bechter, son salarié et successeur à la mairie, enfin réunis. Depuis sa mise en examen mi-janvier pour «recel d'achats de votes», le maire UMP n'avait plus le droit de parler à son patron, candidat en dernière place sur sa liste. Magnanimes, les juges viennent de lever cette restriction, juste à temps pour la campagne.
Une dame aborde Dassault pour évoquer ses problèmes de logement. «Il a éludé et l'a renvoyée sur Bechter», raconte un témoin. Voila qui est sage. Car sur le marché déambule le premier flic de France, Manuel Valls. L'ancien député et maire d'Evry est venu en voisin soutenir son poulain, Carlos Da Silva, candidat PS à Corbeil. Apprenant la présence de «Manuel», l'avionneur presse le pas pour aller le saluer, mais ne récolte qu'une froide poignée de main. «Il faut qu'une page se tourne sur cette ville», lâche Valls peu après aux journalistes.
«Argent». L'ombre de l'affaire Dassault plane sur la campagne. Soupçonné d'avoir acheté des voix à coups de millions lors des trois dernières municipales, l'avionneur attend sa très probable mise en examen (1). Cela fait un an que la ville vit au rythme des révélations de la presse : témoignages d'anciens membres du «système», vidéos pirates ou encore ce listing de 130 électeurs ayant reçu des faveurs de «SD». Sans oublier les deux t