«Et si c'est vous qui étiez écoutés…» nous interpelle de l'autre côté de l'écran Me Dupond-Moretti, tonitruante «star du barreau» en prenant la défense de son confrère Thierry Herzog, avocat d'un Nicolas Sarkozy confronté aux indiscrétions de l'ombrageux Patrick Buisson, traître de pacotille du précédent quinquennat… Eh bien, précisément, Maître, ce n'est pas nos anodines confidences qui furent indiscrètement écoutées par un boulimique dictaphone, mais celles de l'ex-président. Souffrez dès lors que, concernant ce citoyen-là et eu égard à ses antécédents, nous naviguions avec prudence. On ne prête qu'aux riches, et trop d'impunité tue l'immunité. Que des juges mettent un terme à celle dont jouirent trop longtemps les deux derniers chefs de la droite et de la république, il n'est rien là qui bouleverse notre conception de la démocratie…
Non que nos principes soient à géométrie variable… Les pires criminels, c'est entendu, ont droit à une défense équitable et Sarkozy aussi, mais il est des moments où l'exaspération contredit la raison raisonnable. Dans ces moments, la lettre de la loi ne suffit plus à dire le droit ; dans ces moments, il faudrait que son esprit s'y allie afin que tous les justiciables, les puissants et les misérables - et les misérables autant que les puissants - l'entendent également. Mais l'accumulation de trop d'affaires, dans la galaxie sarkozienne, a étouffé l'esprit des lois. Quel chaos, quelle confusion nous empêche de croire sur paro