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Libération
Maire au quotidien (3/4)

En Essonne, un édile bien ancré dans sa banlieue

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A 41 ans, Stéphane Beaudet (UMP) brigue un troisième mandat à Courcouronnes.
Stephane Beaudet, maire de Courcouronnes, dans le quartier du Canal, le 11 mars. (Photo Bruno Charoy)
publié le 14 mars 2014 à 19h16

«Pourquoi vous vous intéressez à Courcouronnes ?» demande-t-il en topant la main. On n'a pas encore répondu que Stéphane Beaudet, barbe du week-end, teint hâlé et grand sourire, file haranguer son équipe : «N'oubliez pas qu'une grande partie de notre population ne sait pas lire», glisse-t-il à propos des tracts.

Atypique. Maire UMP de cette ville-nouvelle de 15 000 habitants dans l'Essonne, Stéphane Beaudet, 41 ans, se présente pour un troisième et ultime mandat. Il ne sait pas ce qu'il fera après et fait mine d'ignorer qu'il est un élu de banlieue atypique : vice-président de l'association Ville et Banlieue, c'est un maire de droite dans une ville qui a voté à 60% pour Hollande, et dont 98% des projets ont été votés avec le soutien de l'opposition. Celle-ci a malgré tout présenté une liste, menée par Marie-Christine Perrignon (PS-EE-LV)… qui annonce qu'elle poursuivra l'action du maire sortant. Beaudet s'inquiète moins de ses résultats que d'une abstention qu'il attend très forte : «La désespérance sociale est énorme ici. Ma ville, c'est 20% de nouveaux aux Restos du cœur chaque année», indique-t-il. 

«Je n'ai pas le parcours classique d'un mec de droite, raconte cet ancien attaché commercial aux allures de prof de sport. Je suis juste un enfant d'ici, pas très sage au départ.» Plus précisément du Canal, quartier pauvre coupé du centre par une autoroute et une zone industrielle, connu pour ses