Louis IX et Philippe Auguste s'en remettront-ils ? Perchés sur deux hautes colonnes, les monarques - du moins leurs statues de pierre - veillent, tranquilles, sur l'avenue parisienne du Trône. Mais hier après-midi, à leurs pieds, on a invoqué Saint-Just et Robespierre, chanté la Marseillaise et l'Internationale. A une semaine du premier tour de l'élection municipale, le Front de gauche tenait un dernier meeting autour de sa candidate Danielle Simonnet, et de son leader, Jean-Luc Mélenchon. Dans l'espoir de détromper ceux qui jugent la partie pliée au bénéfice de la socialiste Anne Hidalgo.
Piliers. Le choix du lieu ne doit rien au hasard : l'avenue du Trône marque la limite entre le XXe arrondissement, au nord, et le XIIe, au sud. Dans le premier se présente Danielle Simonnet ; dans le second Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de gauche. L'une et l'autre peuvent espérer un bon résultat dans ces secteurs ancrés à gauche, face aux écologistes et à l'alliance PS-PCF - qui prive le Front de gauche de l'un de ses deux piliers, le résumant pour l'essentiel au PG. Dont la candidate reste persuadée d'être la «bonne surprise du scrutin» en se fondant sur les 11% obtenus par Mélenchon à Paris à la présidentielle de 2007. Un sondage CSA publié jeudi place pourtant la liste du PG en cinquième position au premier tour, avec 5% des intentions de vote, derrière le PS, l'UMP, le FN et EE-LV (ces