Dans cette élection municipale en berne, il est des endroits où des citoyens se bougent. Et font une campagne inventive et participative pour changer la donne. C'est le cas à Vitry (Val-de-Marne), à l'ouest de Paris. Dans cette ville de 87 000 habitants de la ceinture rouge, où la droite est ultraminoritaire et sans élus, Alain Audoubert, le maire PCF sortant, soutenu par le PS, se voit sérieusement contesté par la Fabrique citoyenne. Une liste atypique, à l'image de son animateur, Jacques Perreux, conseiller régional et général Europe Ecologie-les Verts, qui se dit «coco devenu écolo dans le mouvement altermondialiste». Et qui pourrait faire tomber cette ville dans l'escarcelle verte, comme Voynet à Montreuil en 2008.
Mardi après-midi. «Je vous offre des fleurs», dit Jacques Perreux au patron de la pizzeria libanaise, en lui tendant une enveloppe de graines frappée du logo «Vitry en mieux». A ce proche de José Bové (il fut son directeur de campagne «antilibérale» à la présidentielle de 2007), on fait remarquer que distribuer des petites graines à ses potentiels administrés est assez osé. Et que le slogan «On sème pour la vie», outre sa naïveté publicitaire, a un sous-texte libertaire assez réjouissant. L'intéressé assume, assure que sa liste a le mojo électoral. «Il n'y a aucun sondage, mais je pense qu'on doit être dans la zone des 15-25%. Il y a une sympathie pour moi et un rejet d'Audoubert. On a un maire coco de 72 ans, usé jusqu'à la corde. Il est