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Libération
Récit

La théorie du complot au secours de Sarkozy

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L’ancien président est mis à mal par les soupçons de trafic d’influence. Son entourage joue la carte de la victimisation.
Nicolas Sarkozy le 10 mars à Nice. (Photo Reuters)
publié le 16 mars 2014 à 21h46

Dix jours après son déclenchement, l'opération victimisation semble accomplie. On disait Nicolas Sarkozy sonné, très affaibli par la révélation de sa mise sur écoute et par les soupçons de trafic d'influence. Mais depuis la publication de ces informations par le Monde, le 7 mars, les amis de l'ancien chef de l'Etat ont lancé une contre-offensive efficace : il s'agit d'installer l'idée qu'il y aurait au sommet de l'Etat un «cabinet noir» occupé à empêcher le retour du probable adversaire de François Hollande en 2017. Installé à l'Elysée, ce cabinet aurait «espionné» toute l'opposition depuis septembre avec la complicité de magistrats partiaux et incontrôlables.

Jour après jour, les sarkozystes martèlent la thèse d'un scandale d'Etat. Dans cette entreprise, ils sont puissamment aidés par la fronde des avocats (lire ci-contre), par les cafouillages récurrents de la communication gouvernementale et par plusieurs médias qui font de Sarkozy l'innocente victime d'un complot orchestré par Taubira, Valls et Hollande. «Ils le veulent mort ou vif» titrait ce week-end Valeurs actuelles ; il est «l'homme à abattre» pour le Figaro Magazine ; Match célèbre l'amoureux de Carla, «espionné», «trahi» par Patrick Buisson, son ex-conseiller droitier, mais plus «combatif» que jamais. Le Journal du dimanche révèle l'entretien de deux journalistes du Monde avec le chef de l'Etat, indice supplémentaire étayant l