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portrait

Philippe Martel. FNarque

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Ce haut fonctionnaire, ex-collaborateur de Juppé, est devenu chef de cabinet de Marine Le Pen et se présente à Paris XVIIIe.
Philippe Martel, le 27 janvier. (Photo Stéphane Lavoué pour Libération)
publié le 17 mars 2014 à 17h06

Emmitouflé dans une parka, il est attablé devant un thé brûlant dans un café parisien, près de chez lui, dans le XXe arrondissement. Légèrement en avance au rendez-vous. Quand il est devenu chef de cabinet de Marine Le Pen, en charge du poste clef de logisticien, il avait dit : pas de médiatisation, pas d'élection. Mais Philippe Martel s'est piqué au jeu. Ce transfuge de la droite classique est tête de liste du Front national dans le XVIIIe arrondissement à Paris, là même où il a travaillé avec Alain Juppé. Et le voilà mûr pour dérouler sa vie et «[s]'expliquer» devant une journaliste. Il laisse finalement filer les heures et répond à tout avec précision et courtoisie, en fumant beaucoup.

De bonne volonté, il raconte comment il a découvert, très tard, que son géniteur n'était pas l'homme qui l'a élevé. Ce dernier était l'éditeur Claude Tchou, «un type passionnant» censuré pour avoir publié Histoire d'O, en 1968, et tenu écarté après un «gentleman agreement». «Mes parents m'ont menti pour mon bien», confie celui qui vient de se trouver une famille politique d'adoption.

Le papier tarde à paraître et, alors qu'on le croise dans le sillage de Marine Le Pen et de sa clique, il se montre impatient : «Mais alors ? Je vous raconte ma vie. Et après rien ne vient ?»

Son arrivée, singulière, au FN, à l'automne, a fait parler. Cet énarque est un ancien collaborateur de Juppé à la ville de Paris puis au Quai d'Orsay