Prise à la gorge, la sarkozie entonnait mardi soir le grand air de la victimisation. Un exercice bien rodé qui prend des accents rageurs et désespérés, alors que les conversations «interceptées» par la justice et révélées hier par Mediapart attestent d'une tentative de trafic d'influence. Paul Bismuth, alias Sarkozy, est bel et bien intervenu via son avocat auprès de conseillers de la Cour de cassation chargés d'examiner des actes d'instruction. Au passage, son avocat Thierry Herzog commente les agissements des «bâtards de Bordeaux», aimable qualification à l'endroit des magistrats chargés de l'enquête Bettencourt.
Premier à réagir, sur BFM TV, Guillaume Peltier, vice-président de l'UMP, a spontanément agité le spectre d'un nouveau «Clearstream», manipulation dont les instigateurs devaient, on s'en souvient, finir sur un «croc de boucher». Pour Peltier, qui se présente volontiers comme le porte-parole de la «génération Sarkozy», les «juges rouges» et leurs complices journalistes sont les instruments complaisants d'un «cabinet noir» installé à l'Elysée. Dans le seul but d'empêcher le retour de l'ancien chef de l'Etat en 2017. Comme Nathalie Kosciusko-Morizet hier matin sur France Inter, Peltier pointe avec insistance, comme preuve de la conjuration juridico-politico-médiatique, le rendez-vous de vendredi dernier entre François Hollande et les journalistes du Monde qui avait révélé, le matin même, l'affaire des écoutes de l'