Il est interdit d’être apolitique en politique. C’est l’amer constat que font aujourd’hui des dizaines de candidats dont les listes ont été arbitrairement classées par le ministère de l’Intérieur. Ainsi en va-t-il de la vie en démocratie locale quand on ne sait pas gérer les listes sans étiquette qui se constituent sur le terrain.
«Une nuance vous sera attribuée d'autorité». «Sans étiquette», la notion même n'est pas simple à définir. Et en premier lieu parce qu'elle sert parfois à camoufler un engagement, en réalité assez clair, à droite ou à gauche. Peut-on sortir du clivage traditionnel ? Est-ce que c'est sale ? L'entrée «divers» peut-elle satisfaire les apolarisés ? En théorie, la nuance «divers» regroupe l'ensemble des candidatures qui se jugent apolitiques, ou, plus précisément, dont l'engagement ne rentre pas dans le clivage traditionnel droite-gauche, tant il est vrai que ce terme contredit de manière assez évidente l'engagement en politique. On y trouve pêle-mêle les partis religieux, les partis régionalistes, les écologistes sans maison, et les fantaisistes de tout poil, mais aussi les fameuses listes d'union locale, concept tiré tout droit du terrain. Mais, las de la neutralité, le divers a germé en deux boutures, divers droite et divers gauche, dont l'autoritaire attribution fait jaser. On comprend l'émoi dans des listes d'union locale qui rassemblent justement par-delà les nuances.
C’est la préfecture qui décide et, en l’espèce, le filtre du sous-préfet p