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Libération
Les villes sinistrées (3/3)

Après Xynthia, le maire ne s’est pas retiré

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Le procès Xynthiadossier
A la Faute-sur-Mer, René Marratier, poursuivi pour homicide involontaire, brigue un cinquième mandat.
En mars 2013, après l'inondation qui a fait 29 morts dans le lotissement. Tous les pavillons ont été rasés. (Photo Bertrand Guay. AFP)
publié le 20 mars 2014 à 21h26

En contrebas de la digue, «le lieu du désastre», comme le nomme un habitant, est redevenu un immense no man's land. Seules des rues goudronnées subsistent, héritage de ce qui fut jadis un secteur pavillonnaire de plus de 570 maisons, construites il y a moins de trente ans. «Tout a été rasé», dit un riverain en pointant du doigt la zone concernée. Il ne reste plus rien de ce quartier appelé «la cuvette mortifère» de La Faute-sur-Mer, au lendemain de la tempête Xynthia. Ici, dans la nuit du 28 février 2010, 29 personnes sont mortes. L'Etat a racheté les maisons pour les démolir et éviter d'autres drames, car le secteur est exposé à des risques de submersion marine.

«Danger». Des habitants disent que «Xynthia a divisé la commune en deux». «Il y a les pro et les anti-René Marratier.» Ce dernier, maire depuis quatre mandats, est renvoyé en correctionnelle pour «homicide involontaire» et «mise en danger de la vie d'autrui». Lors de la tempête, d'énormes vagues ont submergé la digue et déferlé dans les maisons prenant les gens au piège dans leur sommeil.

Il est reproché au maire de ne pas avoir anticipé les risques. Pendant des années, lui et son conseil municipal se sont opposés à l'adoption d'un plan de prévention des risques d'inondation (PPRI). Des maisons ont ainsi pu être construites sur des parcelles situées en zone dangereuse. C'est le préfet qui a fini par imposer un PPRI e