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«Des promesses, et pas grand-chose qui change»

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A Reims, Hénin-Beaumont ou Villeneuve-sur-Lot, les électeurs ont en commun une forte désillusion, quand ce n’est de la rancœur. Le Front national risque évidemment d’être le premier à en tirer profit.
Le collectif des «jeunes motivés», qui lutte contre l'abstention à Hénin-Beaumont, le 16 mars. (Photo Aimée Thirion)
publié le 20 mars 2014 à 20h56

Sur fond de défiance à l'égard des politiques, a fortiori quand les affaires s'accumulent, et de rejet du couple exécutif, le spectre de l'abstention plane sur les élections municipales. Où une poussée du FN est annoncée. A quelques jours du premier tour de scrutin, et alors que nationalement la campagne n'a jamais vraiment démarré, Libération est allé parcourir Villeneuve-sur-Lot après le choc Cahuzac, Hénin-Beaumont, cible numéro 1 du parti d'extrême droite, et Reims, où l'issue du scrutin a longtemps semblé incertaine, mais où le PS devrait profiter d'une triangulaire pour conserver la ville.

A Reims, «ils sont tous malhonnêtes et menteurs»

Comme des intrus dans un no man's land. En contrebas des HLM vieillissants, une grosse dizaine de militants battent la semelle sur le marché étriqué de la place Jean-Moulin. La plupart sont venus porter la bonne parole de la maire socialiste de Reims (Marne), Adeline Hazan. Les autres celle de son compétiteur UMP pour les municipales, Arnaud Robinet, élu cantonal de ce quartier populaire. Ils bavardent entre camarades, ou se chicanent d'un camp à l'autre pour une affiche de campagne arrachée. Du bruit pour tromper le froid. Et surtout l'absence. Entre les étals des marchands, les habitants sont rares. Ceux qui déambulent gardent leur distance. Faute d'assurance parfois - «je sais pas si elle est de droite ou de gauche, mais moi je vais voter Hazan, je suis contente d'elle», confie une petite dame vivace, que le document de campagne de la maire n'aurait pas avancée, l