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Libération
Reportage

A Béziers, la manière Ménard laisse ses ennemis démunis

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L’ancien patron de RSF est en position de force dans la sous-préfecture, qui pourrait être la plus grande ville de France à basculer dans le giron du Front.
publié le 21 mars 2014 à 20h46

Jamais depuis sa gloire rugbystique passée, l’indolente ville de Béziers (Hérault) n’avait été aussi zoomée. Le 30 mars, elle sera peut-être la plus grande ville de France (71 000 habitants) à se donner à l’extrême droite. Des journalistes du monde entier viennent ces jours-ci déambuler dans les ruelles décrépites du centre-ville où prospèrent le RSA et la misère, avant d’aller jeter un œil sur les tours de la cité de La Devèze. Mais c’est surtout le personnel politique local qui intrigue, avec sa tête d’affiche «vue à la télé» Robert Ménard. L’ex-patron de Reporters sans frontières (RSF), reconverti polémiste néo-réac radio et TV, s’est lancé depuis plus d’un an dans une bataille totale pour s’installer à la mairie.

Il bénéficie du soutien du Front national, bien décidé à faire de Béziers (16,4% de chômage, un tiers de la population sous le seuil de pauvreté, 5 500 logements vacants) la vitrine de ses conquêtes municipales. Et, surtout, à terme, le «laboratoire» d'un populisme à la française brouillant les repères idéologiques d'un vieux pays très politisé. «Je me fous de savoir si une proposition est de gauche ou de droite, s'emballe le candidat dans le bureau sans lumière de sa permanence. Je suis d'une génération où on demandait d'abord aux gens d'où ils parlent. Ça, c'est le début de la folie…»

«Dynamique». Quelle aubaine pour le FN que ce Robert Ménard, enfant de Béziers ! A 60 ans, «Bob» le pied-noir né à