Alors qu'elle discute avec des passants, ce lundi matin, Marie-Arlette Carlotti, ministre en campagne à Marseille, aperçoit tout près d'elle deux garçons en train de recouvrir son affiche. «Vous pourriez au moins attendre que je m'éloigne», dit-elle. L'un d'eux se marre : «Si vous nous embauchez, on colle pour vous.» Elle soupire : «J'espère que vous ne croyez plus à ce type de promesses. Dans l'isoloir, vous serez libres, votez ce que vous voulez.» Elle reprend la distribution de tracts, compte sourires et réponses revêches, petit sondage approximatif : «Aujourd'hui, je suis largement élue.» Le ton primesautier cache mal le stress. La ministre joue à quitte ou double - comme aux dernières législatives, gagnées contre l'UMP Renaud Muselier dans ce secteur. Si elle perd, elle aura du mal à rester ministre. Si elle gagne, elle offre probablement la ville à la gauche.
Réseaux. Les sondages donnent la droite en tête à Marseille mais, avec la loi PLM (Paris-Lyon-Marseille), on vote par secteur et il «suffit» à la gauche de conserver les quatre qu'elle gère et d'en faire basculer un pour prendre la mairie, même en restant minoritaire. Le 3e secteur (IVe et Ve arrondissements, en centre-ville) semble le plus accessible. En 2008, Jean-Noël Guérini y avait perdu de très peu. Cette fois, tous les sondages donnent Carlotti, tête de liste PS et EE-LV, en tête au second tour dans le