Si les résultats des municipales à Bordeaux semblent connus d’avance - tous les sondages donnent Alain Juppé vainqueur au premier tour -, le véritable enjeu de ce scrutin porte sur la communauté urbaine. Depuis 1977, la CUB (Communauté urbaine de Bordeaux) vit en effet sous le régime de la cogestion. Toutes les grandes décisions sont le fruit de négociations entre la gauche et la droite.
Notoriété. Mais cette harmonie a connu de sérieux couacs ces derniers mois avec l'entrée en campagne pour les municipales du président socialiste de la CUB, Vincent Feltesse, contre son vice-président Alain Juppé, le maire sortant de Bordeaux. Collecte des déchets, gestion des équipements sportifs, politique culturelle… Les compétences partagées par la ville et la CUB ont donné lieu à d'âpres échanges entre les deux hommes. Chacun rejetant sur l'autre la responsabilité des échecs, par exemple en matière de ramassage des poubelles, et s'attribuant la paternité des réussites, comme le nouveau pont sur la Garonne. Fini, la gestion responsable. A l'occasion de ce scrutin et des changements dans le mode de désignation des conseillers communautaires (lire ci-dessous), chaque camp espère reprendre la main sur la future métropole, car chacun sait que c'est là que se décidera la marche de la cité, avec l'élargissement des compétences en 2015.
Vincent Feltesse, qui depuis le début de la campagne souffre d'un déficit de notoriété, a fini par reconnaître à de