Au terme d'une drôle de campagne municipale, morne et sans envergure, les seuls enjeux semblaient d'évaluer la poussée du FN ainsi que la hauteur de la vague bleue qui allait immanquablement percuter la majorité et François Hollande. Grosse, petite ou plate ? Le nuage noir des affaires Copé, Buisson, Sarkozy-Herzog flottait au-dessus. Et puis, jeudi soir, à l'avant-veille du scrutin, l'ex-président est bruyamment descendu dans l'arène, dénonçant une France devenue quasi dictatoriale sous son successeur socialiste (lire ci-contre). Difficile de cerner l'impact de cette grossière remise en cause de la justice, inédite dans la bouche d'un ancien chef de l'Etat. Un fait politique de nature à souder ses plus fervents partisans, mais peut-être aussi à mobiliser ses opposants, d'abord à gauche.
Dimanche, les électeurs retournent pour la première fois aux urnes à l'échelle nationale depuis la victoire de François Hollande en mai 2012. Ceux qui participeront au vote choisiront-ils de conforter le socialisme municipal, majoritaire dans le pays, ou de sanctionner l'action d'un exécutif au bilan brumeux et à l'impopularité record ? Le PS, qui a perdu toutes les élections partielles depuis juin 2012, que le député Thierry Mandon juge «insaisissable», trouve néanmoins des raisons de se rassurer et même parfois d'y croire en brandissant la proportion d'électeurs - 69% selon l'Ifop - qui se déterminent d'abord en fonction de considérations locales. Les socialistes misent au