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Analyse

Sarkozy, le discours et la méthode

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Quel sera l’impact de la saillie de l’ex-président ?
publié le 21 mars 2014 à 21h36

Le style, c’est l’homme. Celui de Nicolas Sarkozy est immuable. Bruyant, intrusif, outrancier. La brutalité avec laquelle il a surgi jeudi soir dans la campagne des municipales n’est pas anodine. Qui aurait pu imaginer que ce pur politique puisse zapper le premier rendez-vous électoral des Français depuis la présidentielle ? Plus déterminé que jamais à laver, en 2017, l’humiliation de sa défaite élyséenne, l’ancien président de la République ne change pas de méthode : elle consiste à hystériser le débat public en tapant fort, pour contraindre l’ensemble des forces politiques à prendre position par rapport à sa posture du moment. Il se place ainsi au centre du jeu, et c’est là pour lui l’essentiel. Peu importent les dégâts collatéraux quand il brutalise les institutions en jetant le discrédit sur l’indépendance de la justice. Son dessein s’est toujours bâti sur des coups de boutoir.

Marquis. Quel peut être dès lors l'impact du dernier vacarme sarkozyste sur le scrutin de dimanche ? Dans les urnes, certains militants UMP se rassureront sans doute d'avoir retrouvé un chef, un vrai, qui cogne dur contre les juges, les médias et le pouvoir socialiste. Délice du verbe haut et du bonapartisme quand les petits marquis de l'opposition vivent depuis des mois au rythme des convulsions internes d'une UMP sans ligne politique ni véritable leader.

Mais d'autres électeurs de droite, légalistes, apprécient peu ceux qui mettent à mal les institutions de la