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A Villeneuve-sur-Lot : «Les politiques vivent en marge de la société»

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Sur fond de défiance à l’égard des politiques, a fortiori quand les affaires s’accumulent, le spectre de l’abstention plane sur le scrutin. Le Front national risque d’être le premier à en tirer profit. Reportage à Villeneuve-sur-Lot, après le choc Cahuzac.
Le candidat du Front national à Villeneuve-sur-Lot, Etienne Bousquet-Cassagne, le 18 mars. (Christian BELLAVIA )
publié le 23 mars 2014 à 9h49

Posté devant un portail fermé, le candidat FN salue la femme d'une quarantaine d'années qui avance vers lui et à qui il tend son tract. Elle lui ouvre sans le reconnaître, alors qu'à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), les habitants identifient facilement Etienne Bousquet-Cassagne qui fut, à 23 ans, candidat à la législative partielle de juin 2013. Dans le fief de Cahuzac, il avait atteint le second tour. Quand elle comprend que le jeune homme souriant et bronzé représente le Front national, elle ne le chasse pas, bien au contraire. «Il faut que ça change ici», soupire-t-elle en se plaignant dans la seconde qui suit de ses impôts locaux trop élevés. «Derrière chez nous, ils vendent», avance-t-elle, comme un indicateur de son propre ras-le-bol. Elle enchaîne : «Nous, on ne sort plus de chez nous. Les gamins, ils ne sont jamais sortis. Les gens ont peur de toute façon.» La vie à triple tour dans une commune pourtant paisible. Le candidat FN abonde… comme si on était dans le pire quartier d'une favela de Rio. «On n'est pas des fachos, mais les gens en ont marre», renchérit sa colistière. La conversation roule sur Cahuzac, dont le fantôme continue de peser sur la ville. «Cahuzac, c'est du passé», balaye la femme au foyer. Mais pour elle, ce qui reste, «c'est le mensonge. C'est pire que de détourner de l'argent