Le suspense continue à Corbeil-Essonnes. Malgré sa mise en examen pour «recel d'achats de voix» dans l'affaire Dassault, son salarié et successeur à la mairie, Jean-Pierre Bechter, est arrivé largement en tête au 1er tour des municipales, face à une opposition éclatée. Le maire UMP a recueilli 45,5% des voix. Il affrontera au second tour le communiste Bruno Piriou, l'opposant historique à Dassault et à son «système». Avec 22,3% des suffrages, Piriou a devancé de seulement 126 voix son rival socialiste Carlos Da Silva (21,1%), qui a appelé dimanche soir au «rassemblement». Viennent ensuite la dissidente PS Martine Soavi (4,7%) et Lutte ouvrière (2,9%). Si la gauche est légèrement majoritaire en cumul (51,1%), elle devra toutefois surmonter ses divisions pour espérer l'emporter au second tour.
Dans le fief du sénateur UMP Serge Dassault, candidat en dernière position sur la liste Bechter, le scrutin a été marqué par une très forte abstention (51,2%), en hausse de neuf points par rapport à 2008. Pas étonnant dans une ville qui vit au rythme de l'enquête judiciaire et des révélations sur le système présumé d'achats de voix qu'aurait mis en place l'avionneur aux municipales de 2008, 2009 et 2010. «Quand on penche plutôt à droite, on n'a pas envie d'aller voter quand on a un maire mis en examen et un sénateur en garde à vue», a taclé dimanche soir Bruno Piriou, qui avait fait annuler l'élection de Dassault en 2008 pour «dons d'argent» et rendu