Dimanche à Limoges, la terre a tremblé. Avec 30% des voix, Alain Rodet, le maire socialiste sortant, est en tête d’un ballottage où quatre listes peuvent se maintenir : UMP, UDI, FDG et FN. Du jamais-vu pour ce poids lourd systématiquement élu au premier tour depuis 1995, qui devra par ailleurs compter avec un Front national à 17%, dans une position d’arbitre inédite ici. Faute d’accord à gauche, une bascule n’est donc pas exclue. Limoges, ce n’est certes pas Tulle, mais c’est la plus ancienne ville socialiste en France, un symbole. En cent ans, exception faite d’une parenthèse entre 1941 et 1947, elle n’a connu que trois maires, tous socialistes.
Jouant la sécurité, Alain Rodet, habitué à faire cavalier seul, avait cette fois choisi de faire alliance avec les Verts. Ceux-ci ne lui auront été d'aucune utilité puisque les deux alliés totalisent 31 points de moins qu'en 2008, quand ils étaient partis séparés. L'abstention n'est pas en cause, elle progresse d'à peine 1,5%. Dans cette configuration inédite, c'est un maire socialiste ébranlé qui a décidé hier d'assumer la responsabilité du camouflet : «Manifestement, notre message n'a pas été entendu.» Celui des électeurs n'est en revanche pas passé inaperçu. A gauche de la gauche, la liste d'union emmenée par Gilbert Bernard (PCF) consolide ses acquis avec 14,15% des suffrages, gagnant au passage une partie des écologistes déçus de l'alliance du premier tour. La droite et le centre progressent, cumulant 35% des votes.