Ils y sont. Dans cet entre-deux-tours à risques où le FN pourrait l'emporter dans une dizaine de municipalités. Et voilà la gauche qui doit faire appliquer son mot d'ordre : «Pas une ville ne doit passer au Front national.» Facile à exiger depuis Paris, la consigne vient aujourd'hui se fracasser sur les réalités locales. Que faire lorsqu'une liste est arrivée troisième dans une ville où l'extrême droite est en tête ? Fusionner avec la droite au risque d'accréditer la formule «UMPS» de Marine Le Pen ? Se désister en se privant de toute représentation municipale durant six ans ? La gauche nage en plein dilemme.
Selon nos informations, déjà deux listes liées à la majorité redéposeront aujourd'hui leur candidature en préfecture : à Cavaillon (Vaucluse) et Beaucaire (Gard). Dans la première, les colistiers du chef de file écologiste Olivier Florens ont pris hier matin, «à l'unanimité», la décision de se présenter au second tour. «Le désistement républicain n'a jamais marché, c'est un acte de résistance que de se maintenir», dit-il à Libération. Même chose à Beaucaire où le divers gauche Claude Dubois, quatrième du premier tour et 30 points derrière le FN, invoque la nécessité de siéger au conseil municipal «pour avoir accès aux dossiers». «Avec nos 12%, si le FN gagne, ce n'est pas de notre côté qu'il faudra chercher», explique Dubois.
«Contre-productif». Aujourd'hui, d'autres chefs