Sonnés par l’échec, les socialistes marseillais répétaient en boucle dimanche soir qu’ils avaient entendu la claque envoyée au gouvernement. Ils demandent à présent aux électeurs de sanctionner au second tour le maire UMP de la ville, Jean-Claude Gaudin. Une imprécation nourrie d’une bonne part de déni. L’ampleur de la déception socialiste à Marseille souligne à quel point les électeurs n’ont pas été convaincus par l’alternative. Si la gauche chute lourdement dans une ville qu’elle espérait conquérir, elle le doit avant tout à elle-même. L’occasion paraissait en effet idéale. Un maire (74 ans) qui reconnaissait lui-même être fatigué, au pouvoir depuis 1995, à la mairie depuis près de cinquante ans, avec un bilan plutôt médiocre et un programme dont il est difficile de retenir un élément saillant. Malgré cela, le Parti socialiste a tout fait pour rater la marche. Comme à chaque scrutin depuis la mort de Gaston Defferre, en 1986, chacun s’est affairé à entretenir la vieille machine à perdre, qui carbure aux haines recuites.
Coup d'épaule. Sur la route des socialistes, il y a d'abord les affaires, nombreuses dans la région. Une députée PS des Bouches-du-Rhône, Sylvie Andrieux, condamnée pour détournement de fonds publics (elle a fait appel). Des élus de l'agglomération mis en cause dans plusieurs dossiers. Un président de conseil général, Jean-Noël Guérini, qui avait failli gagner en 2008 sous les couleurs du Parti socialiste et qui collecti