Un homme se donnant des allures de notable arpente les rues de Fréjus (Var), hier matin. David Rachline serre des pognes, accueille avec le sourire encouragements et remarques désagréables. Le candidat FN, qui a fait 40,3% au premier tour, savoure le moment : seule une hypothétique alliance de ses trois poursuivants, avant le dépôt des listes ce mardi à 18 heures, pourrait l’empêcher de gagner cette ville de 53 000 habitants, bastion de la droite.
L'homme, qui n'a que 26 ans, dit militer depuis ses 15 ans au Front national, dont il gère les activités numériques. Il appelle à «faire barrage au front ripou-blicain» éventuel de ses adversaires et invite à «tourner la page d'une gestion bâclée» et clientéliste de la droite, qui a laissé la ville très endettée. Maniant avec une assurance de vieux loup la dialectique lepéniste, il s'avance en héraut de la «vraie alternative» face à «l'alternative fictive UMPS». «Fréjus s'appauvrit à cause des socialistes, note-t-il. Nous voulons être un pôle de résistance, faire bénéficier l'argent public aux familles françaises, quelles que soient leur origine ou leur couleur de peau. Etre aux côtés des plus fragiles, ce dont le PS, qui n'a de socialiste que le nom, est incapable.»
Caciques. Conseiller municipal depuis 2008 (il faisait alors 12,5%), il moque «les candidats UMP qui roulent en Porsche Cayenne» : «Moi, je ne fais pas partie de la c