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Libération

J’aime plus Paris, récit d’un dépit périphérique

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publié le 24 mars 2014 à 17h06

J’étais parti pour saluer bien bas le double mandat de Delanoë, sa libération ambulatoire, son tramway encercleur, ses promenades en ceinture décrantée, sa culture aux gammes variées maintenues à 104%, ses nuits blanches et fauves. Et puis, passant sous le périphérique, je m’aperçois soudainement qu’il me faut bien admettre que je ne suis plus parisien depuis une décade. Et que mon externalisation coïncide avec la prise de pouvoir du PS en mairie.

Porte de Sèvres, je fais du gymkhana entre échafaudages du futur ministère de la Défense, palissades cachant le désamiantage d’un horrible hôtel des années 70, vélos slalomeurs et voitures péteuses. Bousculé par la noria des empressements et le mélange des embarras, je grogne en piéton assourdi et tourneboulé par les modifications permanentes de la chaussée commune.

Et tout à coup, par le plus pur des hasards, je songe enfin aux municipales et je me découvre exilé décapitalisé qui n’aura pas à voter pour celle qui accompagne Delanoë et qui devrait lui succéder, Hidalgo.

Malgré Hollande et ses ronds de jambes patronaux, me voilà contraint de soutenir le candidat rose pâle d’Issy-les-Moulineaux afin d’éviter que l’inusable Santini, cigarier bétonneur, n’entame dès le premier tour un jubilé de quarante années. En vain. Misère, misère…

En amant éconduit, faisant contre mauvaise fortune, rancœur, je me mets à fredonner une chanson de Thomas Dutronc. Cela s'intitule J'aime plus Paris et un couplet m'exalte absolument qui me permet d