
La gauche peut-elle triompher dans un biotope de droite ? L'emporter peut-être, triompher sûrement pas. Avec 45,77% des voix, soit 1592 votants, le maire sortant de Joigny, Bernard Moraine (DVG), emporte la première manche de ces municipales haut la main. Dans une ville où près de 60% des électeurs se sont déplacés, il aurait suffi que 200 électeurs supplémentaires votent à gauche pour que l'équipe sortante repasse au premier tour. Raté. Le second tour promet une joute plus serrée. En effet, les trois listes concurrentes (deux de droite, une d'extrême droite) totalisent 54% des voix... Et l'une d'entre elles, celle du Front national, s'assure déjà le rôle d'arbitre de la partie.
Le maire sortant se dit «confiant» car il estime ses réserves de voix chez les abstentionnistes. «Il existe un vrai électorat de second tour», prévient Nicolas Soret, son adjoint, en mentionnant qu'en 2008, 5% d'électeurs supplémentaires s'étaient déplacés au second tour. Or, 5% des voix à Joigny, cela représente 200 électeurs. L'équipe s'apprête donc à faire du porte-à-porte toute la semaine, surtout dans les quartiers naturellement favorables à la gauche. «Là où l'abstention est grande, nos scores sont excellents», annonce le maire. Dans le quartier de La Madeleine, où la liste sortante emporte 63,09% des voix, seul un électeur sur deux s'est déplacé.
Chantier «pharaonique»
Face