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enquête

«Montrer qu’on n’est pas sourds»

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La majorité peine à croire à une remobilisation de son électorat au second tour, dimanche prochain. Un pessimisme mêlé à de la colère contre un président qui refuse de changer de ligne.
publié le 24 mars 2014 à 22h06

Un président acculé, un Premier ministre décrié et une majorité qui craint que la sanction ne soit encore plus sévère dimanche prochain : c’était le tableau offert par la gauche, hier, après la claque prise dimanche au premier tour des municipales.

«Je pense que le Président est quand même très emmerdé», confiait hier un proche de François Hollande, maniant l'euphémisme après une nuit de réflexion et une matinée de déni gouvernemental sur les causes de la déroute. Aux Pays-Bas pour cause de G7 (lire page 16), le chef de l'Etat n'a pas pipé mot, même s'il en est rentré plus tôt que prévu. Il ne souhaite «pas faire de commentaire sur un scrutin qui n'est pas achevé et dont on tirera les enseignements définitifs après le second tour», précisait l'Elysée en fin de journée. «Hollande, c'est le mec qui trouve toujours une fenêtre ouverte pour s'échapper quand il est enfermé dans une pièce, raconte un conseiller de l'exécutif. Mais là, il est dans le coin, la fenêtre est fermée à double tour et les projecteurs sont braqués sur lui. Et ça, il ne sait pas faire.»

Pantois. A l'heure du déjeuner, les cadors de la majorité, mêlant ministres et élus, avaient rendez-vous à Matignon pour analyser le scrutin autour de Jean-Marc Ayrault et fixer les éléments de langage. Les premiers mots du Premier ministre dimanche soir avaient laissé tout le monde pantois, donnant l'impression d'un exécutif incapable d'entendr