Le quartier de la Noé à Chanteloup-les-Vignes est une ode à l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru). Connu au milieu des années 90 comme l’un des ensembles urbains les plus dégradés et violents des Yvelines, la Noé exhibe aujourd’hui une jolie parure : des espaces verts, des immeubles et des locaux associatifs impeccables, des transats. Des lustres que le quartier, en partie pacifié, n’avait plus fait parler de lui. Pourtant, dimanche 16 mars, Chanteloup est brutalement réapparu sur les écrans de télé.
A la suite de l'interpellation pour le moins musclée d'un mineur recherché pour un vol de sac à main, la Noé s'est embrasée : plusieurs voitures ont été brûlées, la Maison de l'emploi a été saccagée et six policiers ont été blessés. Cinq des protagonistes ont été écroués pour «violences volontaires». Comment une interpellation légitime a-t-elle pu dégénérer à ce point ? D'après une source préfectorale, «une foule hostile a violemment pris à partie les policiers lors de l'arrestation du mineur, les obligeant à faire usage de gaz lacrymogène pour se dégager».
Problème : la version des habitants, abondée par de nombreuses vidéos postées sur les réseaux sociaux, est sensiblement différente. Hicham, 25 ans, se trouvait près de la mosquée lors des heurts avec les forces de l'ordre. Il parle «d'agents agressifs, insultants et cavaliers, alors que la situation ne l'imposait pas ».
«Génération». A la Noé, la