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Libération
Interview

«La procuration facilite le vote de ceux qui sont déjà mobilisés électoralement»

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publié le 25 mars 2014 à 20h06

Baptiste Coulmont, sociologue, maître de conférences à l'université Paris-VIII

Lors du premier tour des municipales, l'abstention a atteint un nouveau record : 36,45% sur toute la France, selon le chiffre rendu public, lundi, par le ministère de l'Intérieur. Pour ces élections, le gouvernement a simplifié le vote par procuration, avec la possibilité de télécharger le formulaire (1). Faciliter l'accès aux urnes serait-il un moyen de lutter contre l'abstention ? Sociologue, maître de conférences à l'université Paris-VIII, Baptiste Coulmont a étudié le vote par procuration (2), une pratique de plus en plus utilisée par les Français.

Quels sont les liens entre abstention et vote par procuration ?

Les procurations sont plus fréquentes dans les bureaux de vote peu abstentionnistes et où se trouvent peu de bulletins blancs ou nuls. Si l’abstention et le vote blanc sont des réponses à une offre politique inadéquate, donner une procuration à quelqu’un c’est dire, je suis satisfait de l’offre électorale, c’est le signe d’une surmobilisation électorale. La procuration facilite le vote de ceux qui sont déjà électoralement mobilisés mais pas le vote des abstentionnistes. Globalement, les votants sont plus bourgeois que les inscrits, les abstentionnistes sont moins bourgeois que les votants et la procuration ne fait que renforcer ce constat.

Qui vote réellement par procuration ?

Il est difficile d'établir un profil type mais on peut repérer les bureaux de vote où il y a le plus de procu