Incompréhensible. Comment la gauche a-t-elle pu manquer le rendez-vous électoral d’hier ? Comment, six ans après le déclenchement de la crise, l’électeur socialiste a-t-il pu se retenir de déclamer son amour, par scrutin municipal interposé, à l’exécutif actuel ? Car à l’évidence, il y avait moult raisons, dimanche, pour que celui-ci se rassemble autour de la politique portée depuis bientôt deux ans par le gouvernement.
Quoi de plus mobilisateur (et de plus naturel), en effet, pour cet électorat, que de soutenir les dizaines de milliards d'euros de baisses d'impôt pour les entreprises ? Celles passées (20 milliards du CICE), celles à venir (10 milliards de baisse de cotisations), ou celles envisagées (5 milliards de baisse de l'impôt sur les sociétés). Quoi de plus enthousiasmant, pour cette population, que d'acclamer, via son bulletin de vote, la hausse de la TVA qui sert à les financer ? Quoi de plus réjouissant que d'aller valider, a posteriori, la réforme très soft de la fiscalité pour les détenteurs d'actions, poussée par «l'ennemi de la finance» après quelques jours de cyberrévolte pigeonnesque ? Comment ne pas réussir à faire communier les électeurs socialistes autour de ce projet de société novateur, dont l'unique objectif est de supprimer 50 milliards de dépenses publiques d'ici à trois ans, après les 25 milliards de 2013 et 2014 ? Comment comprendre ce refus de soutenir les «assises de la fiscalité» des entreprises, la «simplification» des entreprises, le m