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TRIBUNE

Qu’il est beau mon candidat !

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par Jérôme Barthélemy, Professeur à l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec)
publié le 25 mars 2014 à 20h06

On pense souvent que les électeurs votent de manière rationnelle et choisissent les meilleurs candidats. Le bilan des candidats sortants et le programme de leurs «challengers» devraient donc avoir une influence considérable sur les résultats des élections. Un grand nombre de recherches menées depuis la fin des années 70 suggèrent que les choses ne sont pas aussi simples. En effet, elles montrent que l’apparence physique des candidats a une influence déterminante sur la façon dont ils sont perçus par les électeurs et donc sur les résultats des élections. Ces études (1) ont été menées dans de nombreux pays (Australie, Etats-Unis, Finlande, France, Irlande, Italie, Japon, Mexique, Nouvelle-Zélande et Royaume-Uni).

La démarche est toujours la même. Les chercheurs commencent par présenter aux participants la photographie de plusieurs candidats à une élection. Puis, ils leur demandent de déterminer lequel a été (ou sera) élu. En théorie, les participants ne devraient pas avoir plus d’une chance sur deux d’y parvenir ; en pratique, le taux de réussite est nettement plus élevé. L’étude menée par John Antonakis et Olaf Dalgas sur les élections législatives françaises de 2002 illustre bien ce courant de recherche. Les deux chercheurs ont commencé par présenter à 684 adultes suisses les photographies des candidats présents au second tour. Puis, ils leur ont demandé de «deviner» qui avait gagné l’élection. Comme les participants ne connaissaient pas les candidats, la proportion de répons