La consigne a été assenée avec la plus grande fermeté : «Je ne veux lire aucun écho dans la presse sur nos discussions.» Ce jour-là, François Hollande est assis au centre de la longue table du salon vert, cette pièce qui jouxte son bureau au premier étage du palais de l'Elysée. C'est ici que le chef de l'Etat a pris l'habitude de convoquer son Conseil de défense pendant les opérations au Mali et en Centrafrique. C'est là encore qu'il tient depuis la fin janvier son Conseil stratégique de la dépense publique. Autour de lui et de son Premier ministre, cinq ministres ont été choisis pour trouver les fameux 50 milliards d'euros d'économies (en trois ans), qui doivent financer son «pacte de responsabilité». Il y a là Pierre Moscovici (Economie), Bernard Cazeneuve (Budget), Michel Sapin (Travail), Marisol Touraine (Santé) et Marylise Lebranchu (Fonction publique). La présence des conseillers a été interdite. Seuls ceux de Hollande et Ayrault sont là. Une sorte de gouvernement dans le gouvernement tenu au secret absolu. Des réunions qui n'ont jamais été inscrites à aucun agenda. Les ministres étaient prévenus presque toujoursau dernier moment.En deux mois, il s'est réuni à plus de dix reprises. Sur un rythme d'une fois par semaine. Parfois deux. «Aujourd'hui, on arrive au bout de l'exercice, on est au stade des additions», confie un participant après le conseil de la semaine dernière. Personne ne sait si c'était l'ultime. Comme d'habitude, Hollande n'a prononcé au