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Analyse

Hollande et la quadrature du pacte

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Le Président est allé trop loin pour remettre en cause sa politique économique… mais doit répondre à son électorat déçu.
publié le 26 mars 2014 à 21h46

Il y a pire qu'un président impopulaire sanctionné par les urnes : la caricature d'un président sourd aux avertissements envoyés par son électorat. C'est cette menace qu'a voulu lever très vite François Hollande. Hier matin au Conseil des ministres, il a demandé au gouvernement de «tirer une leçon» du premier tour : «Travaillez au redressement de ce pays avec plus de rapidité, plus de force, plus de cohérence et de justice sociale.» Surtout, le chef de l'Etat a fait miroiter la possibilité «à terme» d'une baisse de la fiscalité des ménages. Il espérait garder cette carte maîtresse un peu plus longtemps dans son jeu, mais l'urgence de la situation l'a contraint à l'abattre plus vite. Quant à la perspective d'un vaste remaniement, elle est acquise. Seule la question du maintien d'Ayrault à Matignon reste à trancher.

Quel est le calendrier ?

«Tout va se jouer entre le 1er et le 15 avril», assure un conseiller du chef de l'Etat. François Hollande a un double problème. De timing et de fond. D'abord il a trop de choses à annoncer à la fois : un remaniement et la présentation de son «pacte de responsabilité». Initialement, le calendrier présidentiel avait deux bornes. D'abord mi-avril, avec le détail des économies de 50 milliards sur trois ans, qu'il faut aller présenter à la Commission comme gage de sérieux dans l'effort de redressement des comptes. Ensuite fin avril, avec la présentation, en grande