«Stupides.» Romano Prodi avait été le premier, en 2002, à utiliser cet adjectif pour qualifier les critères de Maastricht, en particulier la limitation du déficit budgétaire à 3% du PIB. Depuis qu'il est arrivé aux affaires le mois dernier, Matteo Renzi, le jeune président du Conseil italien, ne cesse de reprendre à son compte l'argument du «Professore». A cette différence près qu'il entend réellement aller au-delà du commentaire et remettre en cause le dogme de l'austérité jugé anachronique. «On ne peut pas dépenser d'argent en raison du Pacte de stabilité qui est un pacte de stupidité», martèle l'ancien maire de Florence qui veut créer un choc de confiance dans le pays, alors que la péninsule peine à sortir de la récession. Au dernier trimestre 2013, le PIB de l'Italie a progressé de 0,1% par rapport au trimestre précédent. Mais sur l'ensemble de l'année 2013, le produit national transalpin a encore chuté de 1,9%, le taux de chômage a atteint 12,9% (42,4% chez les jeunes) et il y aurait près de 10 millions de pauvres.
«La limite des 3% est un critère fondé sur le traité de Maastricht et remonte donc à plus de vingt ans», stigmatise le bouillonnant chef du gouvernement qui a promis de relancer à court terme la croissance à travers la consommation interne en distribuant «10 milliards d'euros à 10 millions d'Italiens» sous forme de baisses d'impôts. Et cela d'ici la fin du mois de mai. Il s'est par ailleurs engagé à solder les retards de pai