Mardi, 17h20. Il reste quarante minutes pour déposer les listes de second tour à Paris. «Quoi ? Tu me dis que je n'y suis plus ?» Franck Margain, numéro 4 de la liste UMP-UDI-Modem dans le XIIe arrondissement s'étrangle au téléphone. Le conseiller de NKM qui vient d'annoncer la nouvelle, conscient de ne pas remplir la plus grandiose mission de sa carrière, doit répéter quatre fois. «Benoît Pernin prend ta place.»
Margain, bras droit de Christine Boutin au Parti démocrate chrétien, est effondré. La veille, la chef de file UMP du XIIe, Valérie Montandon, a pourtant déposé la liste à la préfecture de Paris, avec Margain en quatrième, éligible au conseil de Paris en cas de victoire. Mais voilà qu'il est doublé dans la dernière ligne droite par le dissident centriste Benoît Pernin, sur ordre du prince, ou plutôt de la princesse NKM. Dans cet arrondissement crucial pour sa victoire à Paris, les 5,6% de Pernin peuvent faire la différence. L'heure n'est pas aux sentiments.
A quelques rues de là, Benoît Pernin, dissident divers droite, fils d'une lignée d'élus du XIIe, se frotte les mains. A l'automne, il a décidé de partir seul, NKM lui ayant refusé la deuxième place qu'il convoitait. Et lundi matin, Montandon en a rajouté dans le mépris, lui proposant la huitième place sur sa liste de second tour. Eligible à rien