La garde meurt mais ne se rend pas. Accablé par les socialistes de tous bords après la débâcle électorale de dimanche, Jean-Marc Ayrault a décidé de passer à la contre-offensive. Aussi rare que brutale. Après ce que certains considèrent comme son dernier conseil des ministres mercredi, le chef du gouvernement a organisé un déjeuner de combat avec ses proches à Matignon. Objectif : dégommer les «intox» sur son compte et, partant, ceux qui les font circuler, regard braqué sur le ministère de l’Intérieur.
Premier axe: remettre les journalistes à leur place pour ne parler que des électeurs. «L'idée d'un remaniement inéluctable, cette question qui préoccupe tant les médias, est loin des soucis des Français. Ce qui compte pour eux, c'est la politique menée», estime l'entourage du Premier ministre. Toutes les informations qui fleurissent sur le remaniement seraient nulles et non avenues: «Ce ne serait pas la première fois que les journalistes se trompent sur le sort de Jean-Marc Ayrault». A des députés qu'il recevait mardi soir à l'Elysée, François Hollande a confirmé qu'il préparait «un changement d'envergure» du dispositif gouvernemental. Sans évoquer nommément son Premier ministre. «Avec Ayrault, tout le monde pense avoir trouvé le coupable idéal. C'est un peu facile, commente un conseiller ministériel hors de Matignon. Le fait est que s'il ne joue que défensif, il est mort lundi matin. Ce qui ne veut pas dire que s'il joue offensif, il sera vivant.