Dimanche 23 mars, à Niort, l’impossible est arrivé. En un seul tour de scrutin, la place forte de l’esprit mutualiste, berceau de l’économie sociale et solidaire, a rompu avec cinquante-sept ans de socialisme municipal. Un congé net. Sans appel. Habituée au plébiscite dans cette ville sentinelle du Marais poitevin, la gauche, toutes chapelles confondues, n’a rallié que 38% des voix. La députée-maire PS, Geneviève Gaillard, la moitié. La mise, c’est le centriste Jérôme Baloge, parti en campagne sans étiquette et sans grande notoriété, qui la rafle, aussi surpris que soulagé de ne pas avoir à plancher sur sa profession de foi de second tour. Alors que cette onde de choc a ébranlé jusqu’à la direction du PS, ici, personne ne songe à agonir Paris.
Au Café des remparts, en contrebas du tout récent jardin de la Brèche, un vieux militant socialiste grommelle : «Tout ça, c'est à cause de la division. Le PS, aujourd'hui, c'est que de la haine.» Sa «colère», il la tourne vers Geneviève Gaillard, l'édile qui a refusé cet automne la primaire réclamée par les militants, souhaitant mettre en selle un ancien de Désir d'avenir, le mouvement de la présidente de Poitou-Charentes, Ségolène Royal. Un déni de démocratie que la base n'aurait ni compris ni accepté.
Rancœur. Au premier étage de l'hôtel de ville, Geneviève Gaillard s'en prend aux «diviseurs». Vêtue de noir, un mouchoir en papier à la main parce qu'«ici on pleure beau