Il est un fait qui ne semble souffrir aucune discussion : jamais le Front national n’aura obtenu des scores aussi impressionnants à l’issue du premier tour d’un scrutin municipal. Alors que Steeve Briois parvenait dès dimanche à décrocher la première mairie frontiste de ces élections, nombre de candidats FN ou affiliés Rassemblement bleu Marine dépassaient les 30% des suffrages : Robert Ménard à Béziers (45,4%), Gilbert Collard à Saint-Gilles (42,5%), David Rachline à Fréjus (40,3%), Florian Philippot à Forbach (35,7%), Louis Aliot à Perpignan (34,4%), etc. Le FN sera présent au second tour dans 230 villes de plus de 10 000 habitants et l’on peut s’attendre à ce que le parti obtienne plus de 1 000 conseillers municipaux (il en a déjà plus de 470 à l’issue du premier tour) et conquiert sans doute au moins une demi-douzaine de mairies.
Ces résultats marquent une nouvelle étape dans le processus de recomposition du potentiel électoral frontiste et ont donné lieu à d’abondants commentaires médiatiques et politiques. Il reste que l’attention suscitée par la formation de Marine Le Pen peut apparaître une nouvelle fois disproportionnée et soulève la question de la juste appréciation de l’importance politique du phénomène frontiste. Faut-il s’arrêter sur les résultats des principaux candidats frontistes et les considérer comme annonciateurs d’une inéluctable progression électorale frontiste ? Ou doit-on, au risque de les sous-estimer, rappeler ce qu’ils représentent à l’échelle natio