Partie il y a dix-neuf mois en campagne, la socialiste Anne Hidalgo est, comme un diesel, montée en puissance et espère faire de Paris l’emblème de la résistance à la vague bleue qui s’annonce dimanche.
Un point de moins que Nathalie Kosciusko-Morizet au premier tour, cela vous inquiète-t-il ?
La gauche et les écologistes sont arrivés en tête dimanche avec 50,3% des voix. Et pourtant je ne suis pas maire sortante. Dans un contexte politique national où la gauche est balayée dans beaucoup de villes, le score de NKM est une contre-performance. Elle fait moins que Françoise de Panafieu (UMP) et Marielle de Sarnez (Modem) réunies en 2008. La droite parisienne obtient des scores très élevés dans ses bastions, leurs 5 points de mobilisation en plus dans le XVIe arrondissement sont liés en grande partie à l'offensive contre le mariage pour tous. Ses militants se sont aussi exprimés dans le XVe et le VIe. Ceux qui font des scores élevés, ce sont les barons de la droite archaïque dans leurs fiefs.
Vous expliquez le faible score du FN par la «bulle parisienne»…
Une bulle, au sens où Paris est une ville de progrès. Mais le FN a surtout été siphonné par la droite. Dans le XVe, Philippe Goujon a mené une campagne très peu républicaine en allant sur les terres de l'extrême droite.
A droite, NKM a quand même réussi à faire alliance avec quelques dissidents…
Aller se placer sous la protection de la famille Tiberi, c'est aller chercher ceux qui ont marqué durablement Paris d'une empreinte qui l'a déshonoré. Les époux Tiberi ont été condamnés en appel pour organisation de fraude électorale [dans l'affaire des faux électeurs du Ve, ndlr]. En finir là pour sauver