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Libération
Reportage

A Hénin-Beaumont, le spectacle continue

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Le FN s’engage à ne pas toucher au théâtre municipal.
publié le 28 mars 2014 à 21h46

A Hénin-Beaumont, l'Escapade est la maison d'un tas de gens. C'est là que Marie-Françoise Gonzalez, la marchande de frites encartée au Parti de gauche, a commencé sa culture musicale, entre Archie Shepp et Moustaki. Là qu'elle a traîné sa mère Carmen, fille de combattant républicain de la guerre d'Espagne, écouter les Chiliens de Quilapayún. Là que les frères Baraka, comédiens, fils d'un mineur algérien, ont découvert le théâtre un jour de pluie et que certains salariés ont commencé comme bénévoles, parce que c'était «une ouverture sans bouger de sa ville».

Que va devenir cette salle de spectacle emblématique avec l'arrivée du Front national ? Un thé dansant, avec des spectacles en patois et du théâtre de boulevard ? Pas de panique, semble dire le FN, qui sait qu'il a intérêt à jouer plus fin que ça. «L'équipe a super bien travaillé. On va la laisser faire. On maintiendra la subvention (1). Il n'y aura aucune gestion idéologique ou dogmatique. Les gens s'imaginent qu'on a une vision franchouillarde de la culture. Mais on n'aime pas que Sardou», répond Christopher Szczurek, 28 ans, futur adjoint à la culture.

Les salariés de l'Escapade rappellent qu'il n'y a pas que du rap et du metal sur leur scène, qu'on y joue aussi du Feydeau et même un spectacle patoisant, avec l'amicale du Vieux-Hénin. Le futur adjoint annonce quand même un projet de «maison du ch'ti», où l'on pourrait prendre des cours de patois et voir des spectacles en langue picarde. En attendant, la