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Libération
Reportage

«A l’époque des mines, les visages étaient noirs de suie, on ne faisait pas de différence»

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Dimanche, Forbach choisira parmi quatre candidats, dont le frontiste Florian Philippot, arrivé en tête au premier tour. D'ici là, chaque camp tente de convaincre des habitants gagnés par la lassitude.
Florian Philippot vote au premier tour des municipales. (Photo Jean-Christophe Verhaegen. AFP)
publié le 28 mars 2014 à 23h17

A défaut d'un front républicain à Forbach, le maire socialiste sortant, Laurent Kalinowski (33%), compte sur un «front citoyen» pour faire «barrage» au FN de Florian Philippot (35,75%). Car ici, tous les candidats se maintiennent. Le dernier (12,26%), l'UMP Alexandre Cassaro, est resté fidèle à la ligne «ni ni» de son parti. Il a bien proposé une fusion au dissident de droite Eric Diligent (18,99%), qui lui n'est tenu par aucune consigne nationale, mais en vain. Chaque camp laboure le terrain, rabâche, martèle.

Côté citoyens, le soir du premier tour, il y a bien eu des huées à l'annonce du résultat dans la mairie. Mais quelques jours plus tard, la lassitude semble s'être abattue sur la ville. Au comptoir du Rendez-vous des chasseurs, entre l'expresso et le pousse-café, un homme explique voter FN à tous les scrutins mais que pour Forbach, il fait confiance «au gars de chez nous», Kalinovski. Ceci dit, au deuxième tour, il ne votera pas. Un week-end entre copains prévu de longue date.

Le Forbachois a la réputation d'être un taiseux. Et quand il parle, le même commentaire revient en boucle, marmonné en guise d'explication : «les gens en ont marre». Marre du chômage, de l'insécurité, des impôts, du gouvernement… On récite les thèmes de campagne du candidat FN. Et justement, le voilà. Et le revoilà.