A défaut d'un front républicain à Forbach, le maire socialiste sortant, Laurent Kalinowski (33%), compte sur un «front citoyen» pour faire «barrage» au FN de Florian Philippot (35,75%). Car ici, tous les candidats se maintiennent. Le dernier (12,26%), l'UMP Alexandre Cassaro, est resté fidèle à la ligne «ni ni» de son parti. Il a bien proposé une fusion au dissident de droite Eric Diligent (18,99%), qui lui n'est tenu par aucune consigne nationale, mais en vain. Chaque camp laboure le terrain, rabâche, martèle.
Côté citoyens, le soir du premier tour, il y a bien eu des huées à l'annonce du résultat dans la mairie. Mais quelques jours plus tard, la lassitude semble s'être abattue sur la ville. Au comptoir du Rendez-vous des chasseurs, entre l'expresso et le pousse-café, un homme explique voter FN à tous les scrutins mais que pour Forbach, il fait confiance «au gars de chez nous», Kalinovski. Ceci dit, au deuxième tour, il ne votera pas. Un week-end entre copains prévu de longue date.
Le Forbachois a la réputation d'être un taiseux. Et quand il parle, le même commentaire revient en boucle, marmonné en guise d'explication : «les gens en ont marre». Marre du chômage, de l'insécurité, des impôts, du gouvernement… On récite les thèmes de campagne du candidat FN. Et justement, le voilà. Et le revoilà.