Boulevard chic du centre-ville, bel immeuble art déco avec ses rassurantes plaques de cuivre du pédiatre et de l'ophtalmo… Au rez-de-chaussée, la permanence de Louis Aliot, numéro 2 du FN, sorti en tête (34,20%) du premier tour à Perpignan (Pyrénées-Orientales). Œil matois, sourire en coin, le compagnon de Marine Le Pen se délecte : sa campagne de notable, dépolitisée en apparence, a fonctionné au-delà de ses plus folles espérances. Le voilà aux portes d'une mairie XIIIe siècle qui sera peut-être la plus grande vitrine en France (120 000 habitants) du frontisme municipal. Dimanche il affrontera en duel le maire UMP sortant, Jean-Marc Pujol (30,67%), puisque le PS s'est retiré sans poser de conditions après son score calamiteux (11,92%).
Cravate de notaire. Député dépité, son candidat, Jacques Cresta, justifie sa décision, qui le privera lui et ses colistiers de siéger dans la future opposition municipale : «Je n'ai pas voulu porter le chapeau de l'éventualité de l'arrivée du FN à Perpignan. On ne joue pas avec les principes. Mais je suis inquiet : Aliot est porté par une dynamique.» Il reconnaît aussi ne pas «avoir su incarner et capter la colère contre la municipalité sortante. Dans l'imaginaire des gens, on incarne le système.» Ah, ce fameux «système», vieille marotte magique d'un lepénisme qui continue à l'agiter pour mieux se fondre dedans et jouir enfin des attributs du pouvoir. A Perpignan, son